Les mythes et réalités

Plusieurs mythes circulent sur les agressions sexuelles vécues par les hommes, comme le fait que les hommes sont « chanceux » s’ils se sont fait agresser par une femme, ou encore qu’ils étaient consentants s’ils ont eu une érection. Faisons le point pour démêler le vrai du faux.

Connaître les réponses à ces questions contribue à enlever beaucoup de sentiment de culpabilité et d’aider au cheminement des hommes ayant vécu des agressions sexuelles. 


1. Tous les agresseurs sont des hommes.

FAUX

La majorité des agresseurs sont effectivement des hommes, mais selon une vaste enquête, 40 % des hommes agressés sexuellement le seraient par des femmes.

Source : Cortoni, Franca, Babchishin, Kelly M. et Rat, Clémence (2016). “The proportion of sexual offenders who are female is higher than thought”. Criminal Justice and Behavior, 20(10), 1-18.


2. Si un garçon ou un homme est sexuellement excité ou a eu un orgasme lors de l’agression, cela veut dire qu’il est consentant et a du plaisir.

FAUX

C’est ce que l’agresseur ou l’agresseuse fera croire à la victime. Cela entraîne beaucoup de confusion, de culpabilité et de honte chez le survivant. L’érection et l’éjaculation sont des réactions mécaniques normales à une stimulation physique qui n’ont rien à voir avec la participation volontaire de l’homme agressé.


3. Si un garçon ou un adolescent se fait agresser par une femme majeure, il devrait se considérer comme chanceux d’avoir été initié aux relations sexuelles avec une femme d’expérience.

FAUX

Que l’agresseur soit un homme ou une femme, les garçons agressés sexuellement vivent le même traumatisme. Le consentement est requis, peu importe le genre de la personne qui agresse.

Quand l’agresseuse est une femme, sa victime vit avec la peur de ne pas être cru par les intervenants et d’être ridiculisé par leur entourage. Il ne faut pas banaliser une agression, peu importe sa nature.


4. Les femmes vivent plus souvent des agressions sexuelles que les hommes.

VRAI

Les femmes sont effectivement deux fois plus victimes de violences sexuelles que les hommes. Cependant, le nombre d’hommes agressés sexuellement est tout de même important. Un homme sur six est victime de violences sexuelles avant l’âge de 18 ans. Au Québec, au moins un homme sur dix* a été victime d’abus ou d’agression sexuelle, soit environ 400 000 hommes.

*Les statistiques varient selon les études. Certaines études chiffrent les hommes victimes d’agression sexuelle à un sur cinq.

Source : https://www.ciusssmcq.ca/telechargement/220/document-de-formation-sur-l-intervention-psychosociale-aupres-de-victimes-d-agre/


5. Les conséquences des agressions sexuelles sont moins graves s’il n’y a pas eu de pénétration.

FAUX

On ne peut faire de lien de cause à effet entre le geste et la gravité des dommages. Les conséquences des agressions varient d’un invididu à l’autre, peu importe la nature des gestes subis. Les agressions sexuelles incluent un large éventail d’actes qui ne se réduisent pas à la pénétration.


6. Un « vrai homme » est capable de se défendre contre une agression sexuelle.

FAUX

Les agresseurs, hommes et femmes, utilisent plusieurs techniques pour arriver à leurs fins et faire en sorte que leur victime se trouve incapable de se défendre. L’homme agressé peut rester figé par la peur, craindre les menaces de son agresseur ou de son agresseuse et redouter une plus grande violence s’il résiste.